Articles sur le Parti Démocrate Amazigh

Baddou

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Les Amazighs ressortent la carte du parti politique




• Le Parti Démocrate Amazigh veut être autorisé




• Appel à la laïcité et au fédéralisme




• Mobilisation sur «la langue dans la Constitution»




A malin, malin et demi. Les Berbères ont très vite réagi après le feu vert accordé par le ministère de l'Intérieur à la création d'un deuxième parti islamiste. Eux aussi ont droit à un parti politique! Surtout qu'ils ont déjà déposé une demande. Alors ils s'élèvent publiquement contre ceux qui «essaient de trouver la méthode la plus adéquate pour interdire leur parti».




«Cela fait trois mois que nous avons envoyé notre demande au ministère, avec en plus 5.800 signatures. Nous sommes revenus à la charge il y a deux semaines à travers une lettre recommandée. Mais nous n'avons eu aucune nouvelle», confie à L'Economiste Omar Louzi, président du Comité préparatoire du Parti Démocrate Amazigh (PDA).




Qui est ce monsieur? Les militants berbères disent qu'il ne fait pas partie du mouvement revendicatif amazigh. Il a pourtant un CV bien garni. Directeur général d'une entreprise de marketing événementiel à Rabat, Louzi est membre d'Amnesty International, coinitiateur du Congrès mondial amazigh, membre du Groupe de travail des Nations unies sur les peuples autochtones... Ce qui est sûr, c'est que la vocation internationale de cet originaire de Goulmima influera sur la ligne du parti. «Le mouvement amazigh n'est plus une question de spécificité culturelle. Actuellement, il faut aller vers l'universel», explique Louzi. Et cet universel est représenté par l'application de la charte internationale sur les droits des peuples autochtones. «Le Maroc a validé une grosse partie de cette charte, sauf ce qui a trait à l'autodétermination. Mais ce point ne nous concerne pas puisque nous sommes sur notre territoire», ajoute-t-il.




En réalité, le débat amazigh transcende le territoire marocain. Les nombreux sites Web et forums, dédiés aux droits du peuple berbère, sont particulièrement animés et influents. Il existe quelque 650 associations amazighs dans le monde. Et pour la première fois, le Maroc abritera les travaux du Congrès mondial amazigh, en août à Nador.




«Je suis favorable à la création d'un parti politique», estime Ahmed Assid, membre de l'Institut royal de la culture amazigh (IRCAM). «Néanmoins, ce parti ne doit pas se considérer comme unique représentant du mouvement amazigh», ajoute-t-il. Qu'ils soient à l'Ircam ou dans les ONG, les Imazighens ont tous les mêmes revendications, écrites dans le manifeste berbère du 1er mars 2000. Certains prônent les méthodes dures, à forte connotation politique. D'autres préfèrent y aller tout doucement, en utilisant le lobbying et la promotion culturelle. Laïcité, fédéralisme, officialisation de la langue amazigh, les principes fondateurs du PDA ont de quoi effarer les officiels et les faire réfléchir plus d'une fois avant d'accepter un tel projet. Mais il faut savoir que ce sont de vieilles revendications des Berbères comme l'est, justement, l'idée de la création d'un parti politique. «Il est vrai que les initiateurs du PDA ne font pas partie du mouvement amazigh revendicatif. Mais ils en ont repris les principes», explique Assid. Le parti sera intéressant dans le sens où il fera «un tapage médiatique» en faveur des questions de la laïcité par exemple, considérée comme cruciale. «Il se démarquera courageusement des autres partis politiques», est-il précisé.




La diversification des canaux revendicatifs ne sera que bénéfique pour un mouvement en pleine expansion internationale mais qui se heurte «aux résistances panarabistes» au sein de certains ministères. La démission de sept administrateurs de l'Ircam a créé une onde de choc au sein du mouvement qui s'est empressé de se recentrer sur l'essentiel. Et l'essentiel sera l'officialisation de la langue amazigh. Une campagne sur le sujet se prépare. Le 18 juin, les Amazighs se réuniront à Meknès pour préparer «un papier sur la Constitution».




Mais en fait, pourquoi le ministère de l'Intérieur autorisera-t-il un deuxième parti islamiste et pas un parti amazigh? La législation sur les partis politiques, qui interdit toute création basée sur des considérations ethniques ou religieuses, est encore à l'état de projet. Ce qui est appliqué actuellement, c'est le Dahir de 1958, amendé en 2001. Cette loi ne parle pas expressément de contre-indications ethniques. Pour peu que le parti ne s'attaque aux principes sacro-saints et soit ouvert à tous les Marocains.




Pour éviter d'être freiné dans son élan, le PDA s'est même projeté dans l'esprit de la prochaine loi. Il se dit ouvert au monde, «globaliste, ne se rattachant à aucune tendance politique existante, à aucun mouvement religieux, à aucun intérêt économique et à aucune considération raciale ou de classe sociale». Voyons! Qui défendra la laïcité, le fédéralisme et la langue dans la Constitution s'il n'est pas amazigh, ou fermement acquis à la cause?




Là où ça risque de coincer pour le PDA, c'est peut-être au niveau de sa dénomination. Dans les appellations des deux partis islamistes (Justice et Développement et Badil Al Hadari), le mot islam ou islamisme a été soigneusement écarté, quoique le fond idéologique y soit. Ce qui n'est pas le cas pour le parti amazigh. «Le mot amazigh ne renvoie pas à la race», explique Louzi mais à une civilisation au territoire Tamazgha. Sinon, pourquoi en Espagne, on trouve le parti démocrate catalan et le parti basque?» Mauvais arguments! Ces deux exemples dissuaderont les officiels marocains au lieu de les convaincre, vu les risques de séparatisme qu'ils véhiculent.




L'Amghar et le Fqih




Concernant ses principes, le PDA est allé puiser dans les droits coutumiers des berbères. Voici sa définition du fédéralisme et de la laïcité.




Fédéralisme: Donner plus de poids aux régions, à l'exemple du modèle espagnol. Rassembler les régions qui ont les mêmes bases socioculturelles et économiques. «Avant l'occupation, le Maroc était fédéral. Le Roi gouvernait sur les tribus», explique le parti. Conception assez soft du fédéralisme dans son sens politico-juridique. C'est plutôt d'une régionalisation dont il s'agit.




Laïcité: Pour clarifier ce principe, le parti revient encore aux origines. La dualité politique-religion existait par le passé, dit-il, mais n'entrait pas en interférence. Avant, on distinguait entre l'Amghar, le chef de la tribu, et le Fqih, chargé des affaires religieuses. Le Fqih avait un rôle consultatif et ne pouvait outrepasser les décisions de l'Amghar.




L'ECONOMISTE

[ Edité par Baddou le 16/6/2005 23:04 ]
 
c'est une excellente nouvelle, un événement historique, même; de toutes façons il faut sortir nos revendications du champ culturel pour aborder la finalité de notre combat: la politique et la création d'un, ou même de plusieurs- partis politiques amazighes, dans lequels nous nous reconnaîtrons.

Longue vie au Parti Démocrate Amazighe! ( au fait, quand- est- ce qu'on vote?)
 
je sui pour la creation d'un parti pronant les droits des imazighines mai ce parti n'aura pas de légitimité si il se cantonne a une vision culturelle, il faudra avoir une vision plus large comme proposer des mesures economiques et pas seulement au niveau des regions mais au niveau national car se limiter aux regions ne menera pas loin la reconnaissance.
ainsi les domaines auquel doit s'atteler le parti doivent etre variés à savoir je pense economiques, sociales, les droits de l'homme, culturelles, santé (chose tres important) et bien d'autres pour faire de la "politique" et qui est ne l'oublions pas un jeu dangereux (en plus ds un etat ou la corruption regne encore c'est pa un fait nouveau..)

a vous
 
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