ANFA (Casablanca) : un des plus importants sites préhistoriq

agerzam

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Les racines oubliées de Casablanca


Casablanca est bâtie sur l'emplacement de l'ancienne cité d'Anfa dont l'origine se perd dans les brumes des légendes... Elle possède pourtant des racines plus vieilles encore, oubliées, ignorées. Enfouis sous la ville, dorment en effet depuis des centaines de millénaires de riches et nombreux sites préhistoriques, préservés de l'érosion par des conditions géologiques particulières.
Carrière Thomas 1 : fouille du niveau à 1 million d'années



Grotte des rhinocéros : vue générale du chantier en 1996




La croissance de la cité, poumon économique du Maroc, a nécessité l'ouverture depuis 1907 de très nombreuses carrières qui ont mis au jour un patrimoine préhistorique exceptionnel, unique au Maghreb.
Outre un impressionnant bestiaire du passé, où panthères, hyènes, antilopes, gazelles, ours, rhinocéros, éléphants, girafes, buffles, singes côtoient des animaux aujourd'hui disparus, plusieurs restes d'homo erectus ont été découverts associés à des milliers d'outils de pierre taillée caractéristiques de l'Acheuléen. Cette civilisation, née en Afrique orientale il y a près de 1,5 million d'années, est partie à la conquête de l'Afrique, de l'Asie et de l'Europe qu'elle occupe jusqu'à l'avènement de l'" homme moderne ", il y a environ 200 000 ans.

Le patrimoine préhistorique de Casablanca est unique. Son importance est internationalement reconnue. Il a servi de base à la définition de la plupart des étages classiques de l'ère quaternaire au Maghreb et fait l'objet, depuis 1978, d'un programme de recherche franco-marocain dans le cadre de la coopération, associant l'Institut des sciences de l'archéologie et du patrimoine du Royaume du Maroc à plusieurs équipes françaises des universités et du CNRS soutenues par un financement régulier du ministère français des affaires étrangères et de la Région Aquitaine.

La série de Casablanca est un gigantesque escalier qui s'élève du rivage actuel jusqu'au plateau de l'aéroport Mohammed V. Chacune de ses marches est un ancien rivage recouvert de dunes. L'âge des marches va croissant en direction de l'intérieur des terres. C'est un soulèvement lent et régulier de la côte marocaine, depuis plus de 6 millions d'années, qui est à l'origine de cette disposition originale et exceptionnellement préservée.

A 108 mètres au-dessus du niveau actuel de la mer, des grottes renferment une faune de vertébrés, de loin la plus riche d'Afrique du Nord. Plus de 70 espèces y ont été reconnues et permettent de la dater de 2,5 millions d'années. Tous les grands groupes sont représentés : poissons, reptiles (tortues géantes, lézards, serpents, crocodiles et rares amphisbènes), oiseaux variés (avec en particulier la remarquable coexistence du pingouin, de l'autruche et des pseudo dontornithes, vastes oiseaux de mer au bec bordé de fausses dents) et mammifères, qui sont les plus abondants. Les carnivores sont représentés par 23 taxons dont 13 nouveaux, parmi lesquels des hyénidés, un félin (à canines en sabres), des mustélidés, des canidés, l'ours le plus ancien connu en Afrique et un morse. Les herbivores comportent l'éléphant, un mastodonte, un suidé voisin du potamochère, une girafe aux proportions bovines, des antilopes (cobes, damalisques), un équidé tridactyle (hipparion), un rhinocéros, un singe, ainsi qu'une infinité de rongeurs et insectivores.

L'homme et toute trace de son activité manquent pourtant à cet assemblage, et ce gisement semble donc antérieur à son arrivée au Maghreb.

La plus ancienne occupation a été découverte à la carrière Thomas 1, dans un niveau que les études situent dans l'époque d'inversion magnétique dite de Matuyama, il y a plus de 800 000 ans. Les outils de pierre caractéristiques sont des objets en forme de hache, appelés bifaces, qui présentent des parties latérales tranchantes concaves et une extrémité pointue ou tranchante. Ils étaient utilisés pour le dépeçage, la grosse boucherie, la fracturation d'ossements. La faune associée est dominée par l'hippopotame et comprend en outre éléphants, zèbres et gazelles. L'homme charognait derrière les grands prédateurs et leur disputait parfois quelque carcasse. Aucune trace de feu n'a été découverte et les activités quotidiennes de ces lointains ancêtres restent bien mystérieuses.

La grotte des Rhinocéros de la carrière Oulad Hamida 1 fut occupée il y a environ 400 000 ans. Cette première datation de l'Acheuléen marocain a été obtenue grâce à la physique nucléaire, par application de la méthode de résonance paramagnétique électronique (RPE) à l'émail de dents de rhinocéros blanc. Cette espèce a été découverte en abondance, à un point tel que l'on imagine ici une véritable chasse par les hominidés. Près de 50 autres espèces de vertébrés ont été découvertes qui indiquent un climat plus aride qu'aujourd'hui. Les outils de pierre utilisés sont toujours principalement des bifaces em-ployés pour le dépeçage, la boucherie et la fracturation d'ossements. Le feu ne semble toujours pas connu.

Homo erectus est connu au Maghreb par quelques restes rapportés à Atlanthropus mauritanicus. à l'exception du célèbre site algérien de Tighenif, tous les restes connus ont été découverts au Maroc, à El Hajeb près de Meknès, à Salé et principalement à Casablanca.

L'homme de Sidi Abderrahmane, représenté par un fragment mandibulaire, fut le premier découvert, en 1955, dans la grotte des Littorines aujourd'hui détruite.

L'homme de la carrière Thomas 1 est représenté par une hémi-mandibule découverte en 1969. Trois nouveaux restes dentaires ont été exhumés lors des fouilles récentes, en 1994, 1995 et 1996.

L'homme de la carrière Thomas 3 est représenté par une partie de la face, du maxillaire supérieur, et par plusieurs dents isolées découvertes en 1972 dans une grotte aujourd'hui détruite.

Cette concentration de sites exceptionnels n'a que très peu d'équivalents sur la planète : Afrique orientale et australe, Java, Pékin... Bien que mondialement connu, ce patrimoine préhistorique reste très largement inexploité, faute de protection adéquate (un seul site classé en 1951) et de moyens suffisants pour développer les grands chantiers de fouilles qu'il mérite. Chaque jour, il subit des agressions irréversibles : exploitation de carrières, décharges contrôlées ou sauvages, extension des zones bâties.

Peu de villes au monde peuvent pourtant s'enorgueillir de telles racines : oubliée la vision réductrice d'un Casablanca moderne sans passé. S'il est vrai que la richesse d'une nation se mesure à son niveau de savoir, elle s'évalue aussi dans sa capacité à préserver et à mettre en valeur son patrimoine : le Parc préhistorique de Casablanca a vu sa Conservation créée en 1993. C'est une formidable opportunité en matière de recherche fondamentale, d'archivage, d'échanges internationaux et de transfert des connaissances, un défi aux jeunes archéologues du Maroc, un pari à engager.


Jean-Paul Raynal
Chargé de recherches au CNRS
Coresponsable du programme Casablanca

http://www.ambafrance-ma.org/archives/zellige/z008/z008_20.htm
 
Azul
ils repetent le mot maghrebe !!! lol mais en parle de quel siecle ? ah pardon de quelle année ? 1985 !!!! sinon ça prouve qu'en cache toute la verité sur le nord afrique aucun mot : amazighe , ou berbere sur le sujet :-D peux etre cette terre etais habités par des extras ... ou bien par des animaux ah en effet ça date de quel siecle la parition de la race Amazighoberbere ?? une idée ?? :-D sinon Anfa ça veux dire devier le chemin je crois casa comme toujours etais plein de voleurs lol anfa h agharss na !!! ;-) pour ça je ne mis les pieds dans cette vilee que quand il y as un match de HUSA ou bien de la JSK en coupe d'afrique il faut suivre les regles ANFA ...
 
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