LE mouvement amazigh, avec toutes ses composantes, est très actif ces derniers jours. Dix nouveaux membres sont nommés au sein de l’IRCAM (l’Institut Royal de la Culture Amazighe) en remplacement de ceux qui avaient démissionné il y a plus d’une année et d’autres qui sont décédés. Ce même institut vient de préparer une proposition de plate-forme pour la constitutionnalisation de la culture amazighe qu’il a remise au Souverain. La même initiative de proposition de la constitutionnalisation est l’objet d’action de 70 associations qui se sont réunies à cette fin, le 8 avril dernier à Meknès. De l’autre côté de l’IRCAM, des associations ont proposé, il y a un mois, une sorte de projet de loi qui demande la dissolution de l’IRCAM et ont appelé à son remplacement par une institution « autonome ». Cette proposition a été entérinée, le 16 avril, par une trentaine d’associations qui viennent de tenir le congrès constitutif de « la coordination nationale des associations amazighes démocratiques indépendantes ». Tous cela démontre que les amazighophones sont actifs et cherchent à s’imposer davantage sur le plan national. Cette dynamique s’est accentuée suite aux recommandations de l’Instance Equité et Réconciliation (IER) ainsi que celles du rapport de 50 ans de développement humain et perspectives 2025. Ces recommandations poussent vers une réforme constitutionnelle, pour laquelle les amazighe ne veulent pas être en reste. Cette dynamique a montré, par ailleurs, que le mouvement est partagé et chacune de ses composantes milite selon sa propre vision. En effet, en ce qui concerne l’élite amazighe, les acteurs de la société civile et les politiciens agissants dans le domaine de la langue et la culture amazighe, il y a deux principaux courants. Cette distinction s’est accentuée au lendemain de la création de l’IRCAM. Il y a le pôle qui a négocié pour la création de l’IRCAM, ceux qui y siègent, ceux qui détiennent des postes au sein d’autres institutions étatiques ou se trouvent au sein des partis politiques. Ce pôle est surnommé par le pôle opposé : les « mawlawiyines » et représente la droite du mouvement amazigh. Les « opposants » de ce courant, qui militent au sein de ce qui reste du mouvement amazigh, se considèrent comme étant la gauche, même s’ils ne sont pas constitués en parti politique. Cette dualité de positionnement explique la différence dans la prise de positions au sein du mouvement amazigh. La création de « la coordination nationale des associations amazighes démocratiques indépendantes », appelée « Imyaway » et composée d’une trentaine d’associations, fait partie du processus de cette dynamique et accentue la divergence entre la droite et la gauche amazighe. En effet, « la coordination » refuse l’intégration des associations qui se sont rangées du côté de l’IRCAM ou qui ont un partenariat avec lui et ceux qui ont une couleur partisane. Par ailleurs, il y a une autre distinction à faire entre ceux qui veulent que l’action pour l’amazighité se fasse à partir de l’action associative. Alors qu’une autre partie, estime qu’il faut plutôt agir sur le front partisan par la création d’un parti politique amazighe. Ce débat qui a été ouvert depuis 1997 a été couronné, par la création, en août dernier, du « Parti démocratique amazighe marocain » dirigé par Ahmed Dgharni. Omar Louzi, un autre amazighophone, a lancé, depuis plus d’un an, la commission préparatoire pour la création du « Parti Démocrate Amazigh », mais depuis, l’été dernier, il ne s’est plus manifesté. Cependant, il faut beaucoup plus de temps à ces partis pour qu’ils puissent avoir un impact, reconnaissent, eux-mêmes, des berbères adeptes de l’action partisane. D’autre part, aujourd’hui, en raison des différents fronts qu’ils ont ouverts, les amazighophones se rendent compte qu’ils doivent, en parallèle, se préoccuper de codifier leur référentiel qui semble être éparpillé et dont chacun utilise une partie et pas une autre...........
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