Al Kahina

agerzam

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Voici une statue réalisée dans les Aures, en Algérie, en mémoire de la résistance de la reine amazighe appelée Al-Kahina par les Arabes.

statuekahinabaghai1.jpg
 
La Reine Dihya (dite Kahina).

(?- 704)

Histoire d'une grande reine amazighe.

Introduction.

Jamais sans doute un personnage historique n'a fait l'objet de tant d'interprétations. La reine Dihya est en effet plus qu'une reine au comportement exemplaire et héroïque. Elle est un symbole de résistance, et habite l'imaginaire des Imazighen. Son nom n'est même pas bien établi : elle s'appelait peut-être Dahya, Damya ou Kahia.

Bien des interprétations la concernant ne sont pas sans arrière-pensées idéologiques. Pour les Occidentaux, il s'agit d'une reine mythique, comme s'il fallait minimiser son combat. On la dit chrétienne dans le même but, comme si elle présageait de la domination coloniale, alors qu'elle fut au contraire l'exemple du refus de la soumission. Les historiens arabes la surnommèrent Kahina, ce qui veut dire la prophétesse, au sens noble, mais aussi péjorativement la devineresse, la sorcière pour certains. Certains la déclarèrent de religion juive pour montrer qu'elle était une ennemie de la foi musulmane, ce qu'elle fut effectivement, mais certainement pas en termes religieux. Quant aux juifs, ils l'admirèrent, faisant un parallèle avec Déborah, la princesse mythique qui réveille le peuple(1). Les Imazighen eux-mêmes ont sans doute exagéré le personnage, puisqu'on lui prête parfois l'âge, de toute évidence très exagéré, de 127 ans à sa mort !

Dans cette page nous avons voulu avant tout faire la part de la réalité historique si difficile soit-elle à connaître et les légendes. Dihya est effectivement un exemple de courage hors du commun. Chef politique hors pair, elle était aussi une femme qui su protéger ses enfants.



Le nom Dihya ou Kahina

Dihya, Dhaya ou Damya ? Les sources divergent et on ne connait pas son vrai nom. Si on retient Damya, ce prénom vient sans doute du verbe edmy en tamazigh, qui signifie devineresse. En Chaouias Tacheldit, Dihya signifie "la belle". On a souvent appelé la reine Dihya Tadmut ou Dihya Tadmayt. Tadmut/Tadmayt signifie gazelle. Les imazighen avaient coutume de prendre comme prénoms, des noms animaux. Dyhia Tadmut pourrait signifier tout simplement "La belle gazelle".
En ce qui concerne le surnom de Kahina, il est manifestement arabe. Cependant, si certains historiens arabes et juifs la décrivent comme un personnage haïssable, il n'est pas certain qu'il soit péjoratif. Kahina a été souvent interprété comme signifiant sorcière. La réalité est différente. A, l'origine, le terme, qui donne aussi les prénoms féminins Karine et Karina, signifie en grec "être pure". De là en Hébreu, la dérivation Cahen, Cohen, qui signifie prêtre ou prêtresse, donc homme ou femme pur et le prénom français Corinne qui signifie femme pure. On sait qu'en Afrique du Nord, toutes les prêtresses subissaient un rituel de purification, qui semble être une tradition d'origine animiste. En arabe, le dérivatif Taher, qui vient de Kahin, a le même sens. Ce surnom s'appliquait aux prophètes et poètes avant l’islam et il n'est pas péjoratif. Il n'est pas étonnant que Dihya se soient vu donner à la fois les qualités de Reine et de Prêtresse. Les anciens Aghellid, c'est à dire les rois, avaient aussi un pouvoir spirituel.



Les origines de Dihya.

On ne sait presque rien de son origine. Nous ignorons sa date de naissance. Ce qui est certain, c'est qu'elle originaire de la tribu Djawara ou Jeroua donc une tribu Zénata, dont le mode de vie était pastoral et semi-nomade.
Elle est peut-être la fille de Mélag, Roi des Aurès. Selon Ibn Khaldoun, elle serait une Zénata de la branche Madaghis (ou Badaghis). Sa généalogie serait la suivante : Louwa le Grand ---> Nefzawa ---> Banou Yattofene ---> Walhassa --->Dihya.
Ces hypothèses contradictoires ont au moins deux points communs. La reine Dihya était une noble et elle était originaire de l'Aurès, sans doute descendante d'une très ancienne lignée amazighe. Ceci explique comment elle parvint à la royauté. Il semble que son pouvoir lui fut donné par un conseil de tribus, ce qui était courant à l'époque. Grâce à son intelligence remarquable, elle organisa une confédération, regroupement de tribus, ce qui était courant face à un péril grave. La légende dit aussi qu'elle aurait été d'une beauté éblouissante. Ce genre de description, basé sur l'admiration, doit être pris avec circonspection. Il est courant de magnifier un personnage important, et à plus forte raison une femme, par la beauté. On sait que c'est à un âge avancé qu'elle est amenée à lutter contre les musulmans. Elle était sans doute âgée au moins de quarante ans (plus probablement cinquante ou soixante ans, on ne sait).



La religion de Dihya

On ne sait pas précisément sa religion. Peut-être fut-elle chrétienne ou juive, mais elle a pu être également animiste. Ce point est très controversé. Nous donnons ici quelques éléments de discussion. C'est Ibn Khaldoun qui émet l'hypothèse qu'elle était juive. Mais on peut raisonnablement penser qu'elle était animiste :

L'histoire des juifs d'Afrique du Nord est relativement bien connue à cette époque. Les communautés étaient très restreintes. Elles étaient acceptées, mais on ne voit pas comment une reine juive auraient pu avoir le pouvoir. Il n'y a jamais eu de rois ou de reines juifs dans les Aurès d'après les documents historiques. Par ailleurs l'invasion musulmane fut accompagnée de l'implantation de juifs, qui assumaient les métiers interdits aux musulmans : banquiers, certains métiers du commerce, et surtout forgerons. Ces métiers étaient absolument indispensables à l'armée musulmane, et à l'administration des territoires conquis. L'Islam, à cette époque, les protégeait. Si Dihya avait été juive on ne voit pas pourquoi elle aurait combattu les musulmans. Ce n'est pas pour rien que les historiens juifs l'ignorent ou, au contraire, la décrivent comme une redoutable ennemie. Il nous semble plus logique de penser que lorsque Ibn Khaldoun la dit juive, il veut tout simplement dire qu'elle appartenait à une religion existant avant l'Islam. On a qualifié à tort la reine touarègue Ti Hinan de chrétienne de la même manière. La découverte de son tombeau a montré que cette reine était animiste. Quelque soit la rigueur d'Ibn Khaldoun, on peut penser qu'il n'avait pas les moyens de déterminer exactement, plusieurs siècles après, la religion de Dihya.

Prétendre qu'elle fut chrétienne se heurte à d'autres difficultés. A cette époque, le christianisme s'était effondré depuis longtemps en Afrique du Nord. Le seul royaume chrétien restant était celui des Djeddars, dont on ne sait pas grand chose sinon que les Byzantins cherchèrent sans succès à s'en faire un allié. Les Byzantins tentèrent d'imposer un christianisme d'état, ce qui provoqua une guerre entre eux et les Imazighen qui dura plusieurs siècles. Or, les Imazighen laissent au départ musulmans et byzantins s'entretuer. Si elle avait été chrétienne, Dihya se serait probablement alliée au Byzantins, d'autant que la révolte de Koceilia contre les musulmans, quelques dizaines d'années auparavant, devait encore être dans toutes les mémoires.

On a affirmé aussi que Dihya était adoratrice de Gurzil, une divinité amazighe représentée par un taureau. Si le culte du Taureau, symbole de virilité et de puissance, est connu en Afrique du Nord dans l'Antiquité, aucun élément historique ne prouve que Dihya en fut une prêtresse.

On peut donc penser que Dihya était très probablement animiste, mais sans que l'on connaisse vraiment le culte auquel elle appartenait. Cependant, faute de preuves archéologiques, nous nous garderons bien de nous avancer plus. Selon la légende, elle vivait dans un somptueux palais. A plusieurs reprises, on a pensé l'avoir trouvé, mais apparemment sans succès pour l'instant.



Éléments historiques

Voici ce qui généralement est admis par les historiens de l'histoire de Dihya:
A son époque, une guerre oppose les musulmans, dirigés par Hassan d'Ibn en Nu'man, les chrétiens byzantins, qui tentent de préserver leurs possessions dans cette région, et les Imazighen, habitants des lieux. Ces derniers sont d'abord divisés sur la conduite à tenir. La Reine Dihya parvient à les rassembler, par son pouvoir de conviction et sa grande intelligence pour lutter contre l'invasion musulmane. Le résultat ne se fait pas attendre, puisqu'en 697, sous son commandement, ils écrasent l'armée d'Ibn en Nu'man. Celui-ci doit livrer bataille près de l'Oued Nini, à 16 km d'Aïn al Bayda. Les troupes imazighen font tant de victimes que les Arabes appelèrent le lieu "Nahr Al Bala", ce qui se traduit par "la rivière des souffrances". On dit que la rivière était rouge du sang des combattants arabes. Après cette victoire les Imazighen poursuivent les musulmans, et les obligent à se réfugier dans la place forte de Gabès. Le calife Malik rappelle alors ses troupes en Tripolitaine (l'actuel nord de la Libye).
Ibn Khadoun donne dans sa version des détails étranges sur cette première bataille. Il prétend notamment que les Imazighen auraient posséder des chameaux de combat. Si cela a été le cas, ceci signifie qu'ils étaient alliés à une tribu saharienne, ce qui n'est pas établi. Si de telles alliances sont connues lors de la lutte contre les byzantins, dans les siècles précédents, elles ne sont pas établies lors de l'invasion musulmane. Il indique également que les Imazighen auraient capturé quarante musulmans et les auraient laissé rejoindre leur camps, à l'exception de Khaled, que la reine aurait décidé d'adopter. Ce récit lyrique très beau, reste lui aussi sujet à caution. On ne comprend pas pourquoi les Imazighen n'auraient pas gardé les musulmans en otage, pratique courante à l'époque.

Après cette défaite cuisante, les musulmans décident de concentrer leur effort de guerre contre les chrétiens byzantins. En 695, les Byzantins reprennent Carthage aux musulmans. Ils y restent seulement trois ans, avant d'en être définitivement chassés en 698. La même année, Ibn en Nu'man fonde Tunis. En fait, les Byzantins sont obligés de lâcher prise, préoccupés par des tensions au nord de leur empire. La montée en puissance des royaumes chrétiens européens constituent en effet une menace pour eux encore plus grave que l'invasion musulmane.
Le royaume de Dihya reste alors le seul obstacle contre la progression des musulmans à l'ouest et Hassan Ibn en Nu'man reprend l'offensive contre les Imazighen. Conscient de la forte résistance qu'il va rencontrer, il entreprend une conquête systématique du pays. Possédant Carthage et la nouvelle ville de Tunis, il dispose enfin de solides bases arrières. Dihya se trouve alors forcée d'appliquer une politique de terres brûlées. Devant eux, les musulmans ne trouvent qu'un pays détruit. Une partie de la population n'apprécie pas cette politique, encore que ceci ne soit pas historiquement prouvé. Ibn Al Nu'man en tire partie : il obtient des renforts du calife Abd al-Malik en 702. Son armée compte alors probablement plus de 50 000 combattants. Face à une telle force, Dihya n'avait d'autre choix que cette politique désespérée.
Après deux ans de guerre, la bataille finale a lieu en 704, à Tabarqa. Dihya envoie auparavant ses deux fils rejoindre le camp musulman, afin de préserver les intérêts de sa famille. Ceci signifie que, loin de se renier, elle se place au contraire comme un chef de guerre, qui privilégie son combat et se libère ainsi de toute attache familiale. Il est probable qu'elle savait son combat perdu mais loin de plier, elle accepte la mort avec un courage qui force l'admiration.
La bataille de Tabarqa est finalement gagnée par les musulmans, mais ce n'est pas victoire facile pour eux. Les Imazighen, bien que très inférieurs en nombre, opposent une farouche résistance. Ibn Khadoun décrit le combat comme particulièrement âpre et dit que les musulmans bénéficièrent "d'une intervention spéciale de Dieu". Ceci signifie que les Imazighen livrèrent sans doute un combat terrible, qui mis à mal les troupes musulmanes. Finalement, la reine Dihya est capturée et décapitée au lieu-dit Bïr El Kähina (Le puits de la Kahina). Sa tête est envoyée au calife Malik selon certains, jetée dans le puits selon d'autres(2).
Hassan Ibn en N'uman fait preuve d'un grand respect pour le peuple amazigh après sa victoire. Il ne fait pas de prisonniers et ne commet aucun pillage. Sa grande tolérance en fait d'ailleurs l'un des artisans de l'islamisation des Imazighen.



Les fils de Dihya

Les deux fils de Dihya (Ifran et Yezdia) avaient rejoint le camp musulman avant la bataille. Certains auteurs ont vu là une trahison de leur part. C'est à notre avis une erreur, puisqu'il est clairement établi qu'ils rejoignirent le camp adverse sur ordre de Dihya, et qu'ils ne participèrent pas à la bataille de Tabarqa. Ils ne se convertirent à l'Islam et n'obtinrent un commandement militaire qu'ensuite, lorsque Hassan Ibn en N'uman se décida à conquérir le Maroc.
Selon certains auteurs, Dihya avait également un fils adoptif du nom de Khaled, un jeune arabe fait prisonnier lors de la bataille de l'Oued Nini, qu'elle aurait adopté. Même si on ne peut totalement exclure cette adoption, cette thèse nous semble douteuse, et la description qu'en donne Ibn Khaldoun sujette à caution. Il a en effet affirmé qu'elle partagea le lait de son sein entre Khaled et ses deux enfants légitimes, ce qui semble impossible pour une femme âgée. Mais il se pourrait qu'il décrive une cérémonie d'adoption qui était alors en vigueur, ou la femme montrait son sein au fils adopté.



Conclusion.

Longtemps encore, Dihya et ses fils susciteront des légendes. Ceci est sans doute dû autant à sa détermination de femme, insoumise jusqu'au sacrifice d'elle-même qu'à la protection qu'elle donna jusqu'au bout à ses fils, en mère exemplaire. Symbole des femmes imazighen, elle est aussi le symbole de toute une culture, à l'égal de Massinissa et de Jugurtha

1) La Bible, Livre des Juges V, Cantique à Déborah, l'un des plus beaux et des plus anciens cantiques de l'Ancien Testament.
(2) Cette deuxième version nous semble la plus crédible, l'usage des musulmans dans la guerre étant d'en finir vite avec leurs ennemis. L'envoi de sa tête au calife, qui fait penser à une sorte de tête de Méduse, donc maléfique, est probablement une invention de commentateurs. En revanche, en son souvenir, de nombreux puits seront ensuite nommé "puits de la Kahina" un peu partout en Afrique du Nord.


http://perso.wanadoo.fr/michel.behagle/Cultureberbere/Histoire/kahina.htm
 
agerzam a écrit :
Bien des interprétations la concernant ne sont pas sans arrière-pensées idéologiques.

(...)

Quant aux juifs, ils l'admirèrent, faisant un parallèle avec Déborah, la princesse mythique qui réveille le peuple(1). Les Imazighen eux-mêmes ont sans doute exagéré le personnage, puisqu'on lui prête parfois l'âge, de toute évidence très exagéré, de 127 ans à sa mort !

La réalité est autre, ils ne l'admirent pas du tout , loin sans faut puisqu'ils lui font porter l'étiquette d'ennemi des juifs (cf juifs en terre d'islam par Haïm Hirshberg).
 
agerzam a écrit :
Merci pour la précision :) Tu peux nous en dire plus ?

non :-D

Le livre n'avait pas pour vocation de parler de la kahina , tout au plus lui consacre -t-il une page.

Voici ce qu'il en dit en trèèès résumé :

La Kahina est dépeinte dans nombre de traditions orales juives recueillis par David Cazès en Tunisie à la fin du 19ème siècle comme étant une ennemie des juifs. Elle aurait en effet jeté leur filles en pâture à ses soldats et trempé ses pieds dans le sang de leurs enfants.

Cela dit , ton sujet est cool :) .
 
Merci, c'est normal ej susi cool :)

Perso, je n'apporte pas de crédit à des histoires populaires receuillies plus de 1000 ans après les faits.

En fait ce que 'on peut dire finalement à propsoe de cette reine...Et bien c'est qu'on n'en sait pas grand chose.

Chrétienne, juive, animiste, bouddiste :-D ?

En tout cas elle a existé.
 
agerzam a écrit :


Merci, c'est normal ej susi cool :)

Perso, je n'apporte pas de crédit à des histoires populaires receuillies plus de 1000 ans après les faits.

En fait ce que 'on peut dire finalement à propsoe de cette reine...Et bien c'est qu'on n'en sait pas grand chose.

Chrétienne, juive, animiste, bouddiste :-D ?

En tout cas elle a existé.

Dans le même bouquin l'auteur expliquait qu'elle était particulièrement tyrannique à l'égard des autres tribus berbères , la culture de la terre brûlée qu'elle pratiquait pour endiguer l'avancée serait à l'origine du ralliement berbère à l'avancée arabe.
Mais suis d'accord avec toi , trop d'information contradictoire au sujet de cette sacrée bonne femme :p .
 
mohammad a écrit :
de traditions orales juives recueillis par David Cazès

Tradition orale arabe ou juive : c'est du téléphone arabe...

Rien de bien fiable.
 
mohammad a écrit :

Non mon ami , lalla buya est une déesse qui n'existe que dans nos traditions orales.

D'ailleurs, à ce sujet, sur bladi , yubawissin avait fait un rapprochement interessant entre lalla buya et alleluya.

Personne ne sait exactement qui elle est...

Certains pensent qu'elle est une reine et d'autres une déesse.

Beaucoup de travail reste à faire pour s'approcher de la vérité.

Ton ami de Bladi n'a exposé que sa théorie.

Il me faut des preuves diverses et pas seulement linguistique.

Ca peut-être trompeur.
 
azul
Amazighe queen the Queen Dihya, known as Kahina (?- 704)
Who was al-Kahina?: Dihya al-Kahina was a woman born into a amazigh tribe in the Aures Mountains some time during the 600s CE. During her lifetime, Arab generals began to lead armies into North Africa, preparing to conquer the area and introduce Islam to the local peoples. The amazigh tribes fiercely resisted invasion, and decades of war resulted.
Very little is known about Dihya's family, or her early life. Her father's name was Tabat, or Thabitah. The name al-Kahina is a feminine , It could have been a title given to her personally, meaning something like 'priestess' or 'prophetess'. Her followers, and their enemies, credited her with prophesy and magical knowledge. She married at least once, and had sons. Beyond that, almost nothing is known.
The Berbers of the seventh century were not religiously homogenous. Christian, Jewish and pagan amazigh were spread through the region that is now Morocco, Tunisia, Algeria, and Libya. They shared a common language and culture, however, and the invasion of the Arabs presented them with a common cause, to drive out the invaders. Al-Kahina emerged as a war-leader during this tense period, and proved amazingly successful at leading the tribes to join together against their common enemy. Her reputation as a strategist and sorceress spread, and she managed to briefly unite the tribes of tamazgha, the amazigh name for North Africa, ruling them and leading them in battle for five years before her final defeat.
staymate
 
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