Al Hoceima : retour au calme à Tamassint
Un incident de parcours
Après la marche de jeudi qui a connu quelques incidents entre les manifestants et les forces de l¹ordre, les personnes, qui refusaient l¹aide uniforme donnée à tous les sinistrés du séisme d¹Al Hoceima, ont noué le dialogue avec les autorités. Nouvelle version des faits.
Dans notre édition d¹hier, nous avons relaté globalement la version de l¹Association Marocaine des Droits de l¹Homme (AMDH) sur les incidents qui ont marqué la marche (non autorisée selon la wilaya d¹Al Hoceima). Le recoupement des informations était pratiquement impossible, surtout que les autorités locales et quelques élus n¹étaient pas joignables.
Aujourd¹hui, nous sommes en mesure d¹affirmer que la situation s¹est calmée depuis jeudi.
Grâce à des sources locales diverses, nous avons l¹autre version des faits. Le nombre de manifestants oscillait entre 600 et moins de 1500 personnes. Le chiffre avancé par l¹AMDH (3500 à 4000 personnes) semble fortement exagéré. Selon un observateur averti de la région, «la commune de Tamassint compte en tout et pour tout 4000 âmes, enfants et personnes âgées comprises. Il est certain que l¹ensemble des habitants n¹a pas pris part à la marche de jeudi». De plus, «les mécontents de l¹aide gouvernementale représentent une infime minorité». Quant aux heurts avec les forces de l¹ordre, selon la nouvelle version, rapportée par de nombreux témoins et observateurs, «ce sont les manifestants qui ont provoqué les forces de l¹ordre. Ces dernières ont d¹abord reculé, avant de réagir face aux jets de pierres de la part des marcheurs». Cette escalade aurait été le fruit d¹une manipulation et à une fausse rumeur. Un marcheur qui a été envoyé à Imzouren pour chercher du ravitaillement et qui a avait tardé, a été présenté comme ayant été empêché par les forces de l¹ordre d¹accomplir sa mission. C¹est ce qui a chauffé les esprits des marcheurs qui ont usé de pierres contre les forces de l¹ordre. C¹est ainsi que l¹ordre a été donné de lancer des grenades lacrymogènes. Ce qui a provoqué la fuite des manifestants. S¹agissant des arrestations, nos sources affirment que «effectivement, des interpellations ont été opérées mais que les personnes arrêtées ont été vite relâchées». Quant aux blessés, «il n¹y a eu que trois personnes réellement blessées, dont un membre de l¹AMDH d¹Al Hoceima et un membre des forces auxiliaires».
Un autre fait nous est signalé : la démission totale des autorités locales et du conseil communal de Tamassint, qui avaient quitté les lieux face aux revendications répétitives des victimes qui trouvaient l¹aide insuffisante. C¹est «ce qui a laissé libre la voie à tous les extrémismes».
Par ailleurs, nos sources dans la région, qui ne partagent pas «la surenchère des marcheurs» estiment que les autorités auraient pu les laisser exprimer leur colère, tout le long des 40 kilomètres, voire même d¹encadrer la marche jusqu¹à la wilaya».
A.M.
Albayane