Je suis berbère, originaire du Souss, et Agadir pour moi est plus qu'une ville. Elle est le berceau de mon enfance et de ma jeunesse, et, depuis que je suis en France, il y a 16 ans, mon lieu de pélerinage. J'y vais tous les ans, l'été, mais, hélas, depuis quelques années, je ne reconnais plus cette ville, et pour cause : d'un havre de paix, elle s'est tansformée en gigantesque foutoir. Elle est devenue, l'été, le rendez-vous de tous les frustrés de la planète : saoudiens frustes, émigrés maghrébins analphabètes, et bien d'autres avortons ; leur dénominateur commun : chercher la chair fraîche. Le tout agrémenté par des milliers de jeunes filles pauvres débarquées de toutes les régions du Maroc. Et pour donner une touche surréaliste à ce tableau, il y a les sauvageons, ces beurs illetrés, trafiquants de drogue, rescapés des prisons européennes, clients à vie des éducateurs spécialisés et des assistantes sociales, ayant pour seuls "diplômes" des cartes de la COTOREP. Ces loubards viennent frimer à Agadir avec leurs gros bolides achetés par l'argent de la came, fraîchement sortis pour l'occasion ; conduisant d'une main et tenant une bière par l'autre main. Le tout au vu et au su de la jeunesse marocaine autochtone, ahurie. Il est temps de rendre à Agadir son âme. Que les autorités locales interviennent pour mettre fin à ce décor cauchemardesque. Mes vacances l'été à Agadir n'ont plus de sens, je commence à réfléchir à une autre destination, même si mon coeur reste attaché à Agadir.